Transcendance Mandingue de la modernité
Chant, percussion et N'goni
« J’ai rencontré Bachir Sanogo et son Kamalé N’Goni mandingue lors d’une célébration du Nouvel an perse à Paris. Et cela dit tout sur l’universalité et la transversalité de cet artiste qui ne connait aucune limite créative. Enfant, lorsqu’il arpentait les rues d’Abidjan aux côtés de sa mère, fasciné par les dix langues qu’elle parlait selon ses interlocuteurs du moment, il façonnait déjà une histoire sans équivalent. Jusqu’à son arrivée en Europe en 2000, Bachir a perfectionné son chant (en langues Bambara et Moré), ses percussions et son instrument de prédilection, le Kamalé N’Goni, aussi bien auprès des grands maitres traditionnels que du Ballet National de Côte d’Ivoire. Depuis, cet auteur-compositeur-interprète-formateur navigue de style en style, en vrai explorateur.
De sa collaboration avec la chorégraphe Blanca Li au Théâtre National de la Danse de Chaillot depuis 2017, à son prochain album Nakan avec son groupe Densiko, Bachir Sanogo confronte et mêle sa culture traditionnelle d’Afrique de l’ouest à la modernité du jazz, du blues ou du folk. Ces vingt dernières années, on l’a vu partout, du Japon au Brésil en passant par le Qatar ou la Scandinavie, aux côté des renommés Jan Garbarek, Trilok Gurtu, Frédéric Galliano, Jean-Philippe Rikiel, Mina Agossi, Jean-Jacques Milteau… Son projet Symphogoni réunit pour la première fois le Donso N’Goni, instrument sacré réservé aux initiés, et le Kamalé N’Goni, harpe à chevalets similaire créée plus récemment par de jeunes rebelles profanes.
Bachir est de ceux qui peuvent se permettre ces mariages techniques et délicats avec le respect et la réussite artistique qu’on lui connait. Ou qu’on lui re-découvre, à chaque nouveau projet. Porter sa créativité vers d’autres horizons encore est passionnant, plus que de raison !».
Laurence Haxaire, Lhécho Production
Avril 2019
Crédit photo Marion Bouboub.