L'impact d'un spectacle vibrant
Danse & percussions
« Il y a des sujets compliqués, comme les violences faites aux femmes ou le coût humain de notre confort numérique. Sujets omniprésents dans nos sociétés, universels, sans frontières, et pour lesquels on n’a pas trouvé de solution. Avec deux danseurs et deux percussionnistes, le spectacle LArmes nous en parle. Intensément, magnifiquement. Des propos de femmes y résonnent et nous bouleversent : ils sont réels. Le danseur et auteur Bolewa Sabourin les a rapportés du Congo, où il transporte son art et son savoir-être pour ces victimes de notre société globale, aux côtés du Prix Nobel de la Paix 2018, le Docteur Mukwege. On apprend avec LArmes que les matériaux utilisés dans nos téléphones et autres appareils numériques ont un prix humain. Terrible. Mais on l’apprend en musique. En vibrant. En dansant. En pleurant. Et en riant. LArmes, c’est le contraste entre l’ivresse et la joie que nous procurent les frappes des percussions, et la gravité urgente de la parole en mouvement des danseurs.
L’ambition de Bolewa Sabourin est triple, et clairement énoncée par cet artiste diplômé en sciences politiques : libérer, connecter, transcender. Avec l’autrice Penda Diouf, il a écrit le spectacle LArmes pour que nous n’oubliions pas notre responsabilité citoyenne et nos possibilités d’action. Après chaque spectacle, un débat permet de contextualiser et d’approfondir les interrogations du public, mais aussi de faire émerger des solutions. Et c’est ce que le danseur appelle « l’artivisme » : « L‘art est plus qu’un divertissement. Il doit élever les gens, les inspirer à agir ».
Sur scène, Bolewa Sabourin, Flora Delhove, Dany Kashito et Claude Mabiala nous attrapent : nous partons au Congo, nous partons en nous, nous partons en eux, en elles, en nos réflexions et contradictions. Pour le meilleur : l’action. LArmes est un spectacle que nous portons avec l’énergie et l’espoir d’une société humaniste qui ne s’avouera jamais vaincue, et sera toujours en quête de beauté utile. »
Laurence Haxaire, Lhécho Production
Mai 2019
Crédit photo Claire Dem.