Une voix Argentine qui célèbre la vie en musiques du monde
Elle peut dialoguer aussi gracieusement avec une clarinette qu’un violoncelle. Chanter en trio avec le même sourire qu’en soliste sur une scène d’opéra pour un grand orchestre symphonique. Passer de Giacomo Puccini à Gustavo « Cuchi » Leguizamon en une mesure. Aimer en lingala et pleurer en espagnol. Mara Szachniuk est une chanteuse mezzo-soprano hors norme, argentine polonaise installée en France. Recrutée au Choeur de l’Opéra de Bordeaux par le maestro italien Salvatore Caputo en 2019. Avec la force tranquille d’une artiste sensible et la liberté d’une femme assumée.
Auteure et compositrice, Mara écrit en plusieurs langues et puise dans le folklore musical argentin, latino-américain, jazz et français. Elle s’accompagne souvent à la guitare ou à la caja, ce tambour traditionnel d’Amérique du sud. La belle compte deux albums à son nom : Los Sueños del Árbol (Les rêves de l’arbre) en 2013, et Nací Vieja (Je suis née vieille) en 2018. Mettre Mara dans une case ? A quoi bon… Au quotidien, c’est Woody Allen qui l’inspire, ou Charles Baudelaire : « Il est l’heure de s’enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise ».
Mystique et technique. Voilà deux des forces qu’elle met à profit pour faire chanter ceux qui n’ont pas d’estime de soi. Pour révéler la musique intérieure de chacun, Mara part souvent de l’improvisation vocale, parlée ou chantée, met des rythmes et des mélodies sur les conversations, joue avec les textes sans se soucier des langues, ouvrant ainsi un champs infini de créativité. Mara est une vieille âme à la fraîcheur exaltante. Et elle a attrapé la nôtre, d’âme…
Laurence Haxaire, LHécho Production
Novembre 2019
Crédit photo L’oeil de Ken